Un outil pour éviter les dépassements de coûts des grands projets publics d’investissement
Selon les évaluations disponibles dans les annexes au projet de loi de finances pour 2025, les dépassements de coûts moyens sur les grands projets d’investissement publics (supérieurs à 100 millions d’euros) peuvent atteindre 20 % à 30 % par rapport aux estimations initiales.
Si l’on applique ces taux aux 145 milliards d’euros d’investissement :
Dépassement de 20 % : ≈ 29 milliards d’euros.
Dépassement de 30 % : ≈ 43,5 milliards d’euros.
👉 Cela signifie que les dépassements budgétaires cumulés sur l’ensemble des grands projets publics pourraient représenter entre 29 et 43,5 milliards d’euros.
Le système de la loi MOP (Maîtrise d’Ouvrage Publique), bien qu’il ait structuré la conduite des projets publics depuis 1985, présente plusieurs limites importantes pour le pilotage budgétaire des grands projets.
Le système MOP ne prévoit pas de pilotage budgétaire dynamique comme le ferait un cost manager.

Le Cost Management ne concerne pas seulement la budgétisation d’un projet mais aussi un pilotage stratégique des ressources financières tout au long du projet. Contrairement au système français, dans le monde anglo-saxon, cette discipline est solidement institutionnalisée et repose sur des standards professionnels largement partagés, tels que ceux du Project Management Institute (PMI), de l’Association for the Advancement of Cost Engineering (AACE), ou de la Royal Institution of Chartered Surveyors (RICS). C’est pourquoi les acteurs étrangers ne parviennent as à comprendre la culture locale pour pouvoir s’intégrer sur le marché français.
Les méthodes de cost management apportent une contribution essentielle à la maîtrise des grands projets publics, en particulier dans un contexte où les dépassements de coûts sont fréquents.
Contrairement à une idée largement véhiculée, les principales causes de dérives budgétaires ne sont pas des thématiques « techniques » qui seraient liées à la conception mais davantage des thématiques telles que :
- Estimation initiale du projet,
- Expression du besoin,
- Gestion des Risques,
- Maîtrise du planning de l’opération
Intégrer une fonction dédiée au suivi des coûts en temps réel, à l’analyse des écarts et à la proposition d’arbitrages permet de limiter les dérives financières par :
- Définition claire des besoins
- Estimation réaliste des coûts avec prise en compte des aléas dès la phase de conception
- Planification budgétaire dynamique avec des budgets phasés et l’intégration des coûts indirects
- Suivi en temps réel permettant des alertes précoces en cas de dérives
- Simulation de scénarios pour une meilleure aide à la décision
Cette aide à la décision favorise également la responsabilisation des acteurs tant dans la clarification des responsabilités que pour une meilleure coordination entreMOA, MOE, AMO, entreprises.
Le Cost Management devient ainsi un outil de gouvernance permettant de répondre aux enjeux spécifiques du secteur public à savoir justifier l’efficience de la dépense publique.